Energie du Thorium – ce que nous devons faire

Cette semaine en France sera marquée par deux événements importants : un colloque et un débat. Pour le débat, au niveau national, il est promis que « L’énergie dans son ensemble et dans toutes ses dimensions et toutes les énergies seront dans la réflexion« . Au colloque, on parlera « des centrales de 4ième génération, de mini centrales, et de la filière à thorium. »

Que faut-il faire en France pour promouvoir le développement de l’énergie du thorium ? Si Alvin Weinberg, pionnier des réacteurs à sels fondus, était encore vivant, que dirait-il ?

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Alvin Weinberg

 

Voici quelques suggestions :

STRATEGIE

  • Faire évoluer la stratégie politique française sur les réacteurs de génération 4, établie en 2007/2008, en vue des résultats de la recherche française et internationale.
  • Faire accepter que le nucléaire de demain sera différent du nucléaire d’hier et du nucléaire d’aujourd’hui.
  • Considérer les réacteurs à sels fondus comme une opportunité plutôt qu’une menace pour l’industrie française.
  • Trouver un nouveau modèle économique qui permettra à l’industrie nucléaire de développer des combustibles nucléaires liquides.
  • Chercher des partenariats internationaux pour partager le coût et l’effort de développement de la technologie.

INVESTIR

  • Augmenter considérablement le budget de recherche français sur les réacteurs à sels fondus.
  • Lancer une étude économique indépendante pour mieux établir le coût de développement des réacteurs prototypes, le coût potentiel pour des réacteurs industriels en Euros / Watt, et le coût de l’énergie ainsi produite.
  • Missionner le CEA avec la création d’un ou plusieurs prototypes de réacteur à sels fondus, à l’instar du programme de la Chine. Créer le budget nécessaire à la réussite du projet.
  • Missionner l’ASN avec la préparation de son futur rôle de régulateur de l’industrie de production et d’exploitation des réacteurs à sels fondus.
  • Lancer un programme de recherche sur la production de carburants de synthèse à partir de la chaleur nucléaire.

PROMOUVOIR

  • Créer une association sans but lucratif pour la promotion de l’énergie du thorium en France.
  • Proposer à IThEO de tenir la conférence internationale ThEC13 en France.

EDUQUER

  • Eduquer les acteurs politiques sur les avantages pour la France de cette technologie.
  • Eduquer le public sur l’énergie nucléaire en général, et sur les possibilités offertes par les réacteurs à sels fondus.
  • Former sur la technologie des réacteurs à sels fondus dans les écoles scientifiques et les écoles d’ingénieurs, dans les universités et dans les lycées.

COMMUNIQUER

  • Refaire l’article du CEA sur le thorium et les réacteurs à sels fondus.
  • Produire un documentaire sur une des chaînes de France Télévision.
  • Traduire en français les meilleures supports écrits (livres, articles, papiers scientifiques…) dans d’autres langues.
  • Doubler en français les meilleures vidéos du web sur le thorium.

Le réacteur à sels fondus a le potentiel d’être la technologie dominante du 21ième siècle. Comme le résume R. Martin dans son livre « Super Fuel » : « Les obstacles à la création d’une économie basée sur l’énergie du thorium ne sont pas technologiques ou même économiques. Ils sont politiques et perceptuels. Si on ne le fait pas, ce sera parce qu’on l’a choisi – pas parce que c’était impossible ».

Le thorium nous donne de l’espoir. Espoir que la technologie peut nous sortir des problèmes que la technologie a créés. Espoir que la terre peut nous fournir une source d’énergie qui ne détruira pas les systèmes et les équilibres qui soutiennent la vie. Espoir qu’il est possible de résoudre le plus grand problème de notre siècle – le réchauffement climatique.

R. Martin dit aussi : « Pendant des millions d’années, le thorium était là, attendant le bon moment, les bonnes circonstances, et les bons esprits pour le mettre en avant et lui permettre de fournir pendant des millénaires une énergie propre, sûre et abordable. Alvin Weinberg avait raison. Le moment est maintenant, la technologie existe, l’environnement économique est favorable, et le besoin est urgent. Le choix est le nôtre. »

Sources : Superfuel, Richard Martin; Thorium, energy cheaper than coal, Robert Hargraves

3 réflexions au sujet de « Energie du Thorium – ce que nous devons faire »

  1. Merci pour ces nouvelles. Je souhaite vous faire part, en relation avec la section « promouvoir », d’une part de la création d’une association à Genève (iThEC – international Thorium Energy Committee), regroupant des personnalités du CERN et du monde politique, et d’autre part de l’annonce d’iThEO, à la fin de la récente conférence à Shangai, de l’organisation de ThEC13 au CERN à Genève, en association avec iThEC. En espérant vous y retrouver nombreux.

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    • Bonjour Jean-Christophe et merci beaucoup pour cette contribution.
      Où peut-on trouver plus d’informations sur l’association iThEC? Qui sont les « personnalités » concernées ?
      L’atome vert sera certainement très bien accueilli à Genève pour ThEC13 !

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      • iThEC a été créé en septembre; un site web n’est pas encore mis en ligne. C’est cependant une de nos priorités. Les membres du comité sont Jean-Pierre Revol (président, Alice/CERN), Egil Lillestol (CERN/U of Bergen, Norvège), Yacine Kadi (CERN), Claude Haegi (ancien conseiller d’Etat GE), le soussigné, ainsi que d’autres personnes très concernées par cette question. Un de nos buts est de favoriser les contacts avec des associations similaires, et nous espérons avoir prochainement le plaisir de collaborer. Cordialement, JCdM

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