Peut-on dire le mot « Thorium » en public ?

Oui, on peut ! Le public était nombreux le 22 novembre rue de Poissy à Paris pour écouter scientifiques et industriels venus parler du « nucléaire du futur ».

Il faut d’abord souligner la qualité de l’organisation de ce colloque par la Fondation Ecologie d’Avenir, le lieu exceptionnel qu’est le collège des Bernardins, et la qualité de présentation de tous les intervenants. Merci à tous !

Mais si les intervenants de la communauté scientifique semblent prêts à imaginer un futur où le thorium jouerait un rôle majeur dans la production d’énergie, avec des ruptures technologiques pour améliorer rendement, sécurité et gestion des déchets, les intervenants coté industrie semblent convaincus que l’ancien nucléaire du futur demeure la meilleure voie à étudier et développer.

Rubbia et Béhar

Quand Carlo Rubbia, Prix Nobel de Physique, prend le micro pour vanter les avantages de l’énergie du thorium, le Directeur de l’énergie nucléaire au CEA Christophe Béhar est-il un peu gêné ?

La France a certes accumulé une vraie expertise avec la technologie des réacteurs à neutrons rapides (RNR) au sodium comme Phénix et Superphénix, et on peut comprendre la volonté de construire sur cette expertise avec un programme comme Astrid (500 personnes, 10 entreprises). Mais une stratégie de recherche et développement devrait être basée sur une analyse rationnelle et impartielle du potentiel scientifique de chaque technologie, et regarder au-delà des technologies dont on a l’habitude.

Astrid

Avec le programme ASTRID, la France a-t-elle mis tous ses œufs dans le même panier ?

 

Quand Daniel Heuer explique que le réacteur à sels fondus « Molten Salt Fast Reactor » (MSFR) développé par l’équipe CNRS / LPSC de Grenoble avec un budget minuscule a bien la capacité à devenir un réacteur industriel, qu’il est un « mange-tout », capable de transformer les déchets nucléaires des réacteurs actuels en énergie, de fonctionner au thorium, uranium ou plutonium avec une sécurité améliorée grace à un combustible liquide à pression atmosphérique, il faut qu’il soit écouté, et il faut ajuster la politique et la stratégie de la R&D française en conséquence.

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Daniel Heuer : « Le MSFR est un mange-tout »

 

Il est bon de parler. Continuons ce débat, en toute transparence. Le public en est demandeur.

3 réflexions au sujet de « Peut-on dire le mot « Thorium » en public ? »

  1. Bonjour, je voudrais en savoir plus sur le MSFR du groupe LPSC. La présentation de Daniel Heuer a été très rapide (le coordinateur lui a signalé 3 fois d’accélérer son déjà bref présentation, ce qui était curieux, vu le temps qu’on a laissé aux autres intervenants).

    J’ai vu qu’il y a une importante différence entre le LFTR de Kirk Sorensen et le MSFR du groupe LPSC: le spectre thermique vs le spectre rapide. Dans un document, le LPSC remarque que le coefficient de réactivité peu être négatif seulement avec le spectre rapide (je vais poser la question sur energyfromthorium.com/forum/).

    Si vous avez plus d’informations sur le MSRF (et aussi s’il y un video sur la présentation de Daniel Heur; vu la rapidité avec la quelle il a du parler, ça serait très utile), merci de me les indiquer.

    Merci, et congratulations pour le contenu et l’élégance de votre blog

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