Soutenu par le portail pour accélérer l’innovation dans le nucléaire (GAIN) du Département de l’Énergie des États-Unis, cet atelier a été l’occasion pour les acteurs mondiaux de la recherche et du développement des réacteurs à sels fondus de se réunir. Le site internet de l’atelier regroupe l’agenda, les présentations, des photos …
… et aussi une découverte inattendue.
Dans les semaines précédant l’atelier, ORNL a trouvé par chance dans un congélateur de bibliothèque d’archives, un film de 20 minutes sur le réacteur expérimental à sels fondus :
Ce film documentaire de 1969 a été projeté pendant l’atelier puis publié par ORNL sur YouTube. Il revient en détail sur le succès de ce programme de réacteur expérimental, sur ses phases de conception et de construction et sur son fonctionnement avec sûreté et fiabilité entre 1965 et 1969.
Y a-t-il une chaîne de télévision européenne avec une position anti-nucléaire plus forte qu’Arte ? Pas sûr. Parmi les diffusions récentes, on peut citer la série de documentaires « Tchernobyl, 30 ans après » ou « Que faire de nos déchets nucléaires ? » ou encore « Terres nucléaires, une histoire du plutonium » qui dramatisent les problèmes d’une industrie nucléaire qui par ailleurs produit chaque année des milliards de kilowatt heures d’énergie fiable et relativement bon marché, avec un impact minimal sur l’environnement. Jouer avec les émotions des téléspectateurs pour créer de la peur, est-ce vraiment une politique responsable ?
En 2013 Robert Stone, un anti-nucléaire devenu éco-moderniste, a proposé à Arte de diffuser son film La Promesse de Pandore qui présente l’énergie nucléaire d’un point de vue positif, comme un outil à la disposition des humains pour combattre le réchauffement climatique et relancer la prospérité, un espoir pour le futur.
Vous ne l’avez pas vu ? Le réalisateur explique dans la vidéo ci-dessous que la controverse autour de la sortie de ce film a été tellement forte que :« Arte, qui me soutient depuis que j’étais un jeune cinéaste d’une vingtaine d’années, m’avait confié qu’ils n’étaient pas prêts à diffuser mon film »
Et pourtant …
Le dossier de presse pour ce nouveau documentaire présente le thorium dans une lumière assez positive : « Une énergie nucléaire verte », « une piste sérieuse »
Les avantages de faire la fission nucléaire dans un liquide, avec un cycle de combustible au thorium, ont-ils séduit Arte et provoqué un changement de politique ? Ou l’objectif de ce documentaire serait-il de freiner le mouvement mondial autour du thorium ? Ont-ils compris que la valeur de cette technologie est surtout dans l’état liquide et la chimie du combustible ? Comment sera racontée l’histoire ?
Même si Arte diffuse ce film en tête d’affiche d’une soirée appelée « Nucléaire : des lendemains rayonnants ? » avec d’autres films clairement anti-nucléaires (Océans Poubelles, La Supplication), un documentaire Arte est toujours une émission de qualité – ce sera le grand événement de la rentrée 2016 ! À voir absolument !
La diffusion sur Arte mardi 20 septembre à 20h55 sera suivie d’un entretien avec Philippe Lamberts, Eurodéputé et Président du parti écologiste «Écolo» au Parlement Européen. Pour ceux qui sont pressés de voir ce film, des séances en avant-première auront lieu au cinéma Comœdia à Lyon, samedi 10 septembre, et à l’UGC Ciné-Cité à Strasbourg, mercredi 14 septembre.
Alors quel sera le verdict Arte ? Promouvoir ou gâcher le thorium ?
« Je suis contre le nucléaire. Mais si ce que j’ai pensé tout ce temps était faux ? Peut-on être écologiste et être pro-nucléaire ? A la lumière du changement climatique, peut-on être écologiste et ne pas être pro-nucléaire ? »
Stewart Brand, un écologiste qui s’est battu toute sa vie contre le nucléaire, a changé d’avis.
Comme les autres personnes dans le film documentaire La Promesse de Pandore, il est arrivé à la conclusion que la meilleure façon de faire face au changement climatique et au réchauffement planétaire passe par le développement et le déploiement de l’énergie nucléaire.
Ce nouveau film révolutionnaire du réalisateur Robert Stone, plébiscité au Festival de Sundance, pose une question simple : et si la technologie que nous redoutons le plus pouvait nous permettre de sauver notre planète d’une catastrophe climatique certaine, tout en fournissant l’énergie nécessaire à des milliards de personnes dans les pays en voie de développement pour se sortir de la pauvreté ?
Paris est radioactif ?!?! La Promesse de Pandore explique que la radioactivité est partout.
La force du nouveau film de Stone réside dans les histoires personnelles d’écologistes et d’experts en énergie qui ont été farouchement anti-nucléaires avant de revoir leur jugement, allant même jusqu’à risquer leur carrière et leur réputation. Robert Stone expose ainsi une controverse au sein du mouvement écologiste.
Le film a été projeté pour la première fois en France au cinéma Arlequin à Paris, le 17 septembre 2013, lors d’une séance organisée par la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN). A l’issu de la séance, lors d’une session de questions et réponses, le réalisateur a expliqué que la controverse autour du film est tellement forte que :
« On n’a pas trouvé de distributeur européen pour montrer ce film. Or cela fait 25 ans que je fais des documentaires, et ils sont toujours sortis en Europe. J’ai toujours trouvé des distributeurs, mais pas pour celui-là. Certains dirigeants de chaîne de télévision m’ont expliqué que tous ces grands distributeurs européens avaient investi tellement de temps et d’argent à produire des films anti-nucléaires, des documentaires qui contredisaient totalement ce que j’essayais d’expliquer dans mon film, qu’ils n’étaient pas prêts à faciliter une autre voix, une voix dissidente, celle qui est exprimé par mon film. Maintenant, c’est à vous de décider… Par exemple, Arté, qui me soutient depuis que j’étais un jeune cinéaste d’une vingtaine d’années, m’avait confié qu’ils n’étaient pas prêts à diffuser mon film parce qu’ils avaient diffusé d’autres documentaires qui mentaient ouvertement pusqu’ils déclaraient qu’un million de personnes étaient mortes à cause de Tchernobyl, ou que Fukushima allait contaminer l’intégralité de l’océan pacifique etc. Donc ils refusent de le projeter à la télévision. Donc j’ai décidé de court-circuiter les chaînes de télévision, d’où la sortie sur iTunes dans 25 pays, et maintenant c’est à vous de faire passer le mot et de parler de ce film. »