Le réveil de la Force aux États-Unis ?

Le monde de l’énergie nucléaire civile a toujours regardé vers les États-Unis, premier innovateur dans ce domaine, et la filière française des réacteurs à eau pressurisée en exploitation aujourd’hui est issue d’une technologie américaine.

Avec la généralisation mondiale de ce type de machine pour l’extraction de l’energie de la fission de l’uranium, il semblait que l’innovation dans l’énergie nucléaire avait stagné, freinée notamment par la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (NRC) qui est actuellement incapable de fournir une licence pour une technologie autre qu’un réacteur à eau légère.

Mais depuis plusieurs années il y a un regain d’intérêt outre-atlantique pour le potentiel offert par l’énergie nucléaire de production d’énormes quantités d’énergie sans émissions de CO2. Un rapport du cabinet third way a recensé 50 jeunes entreprises « start-up » qui travaillent sur des concepts prometteurs et variés.

Introducing_the_Advanced_Nuclear_Industry

Et il semblerait que l’administration américaine commence à reconnaître ce potentiel.

WhiteHouse

Le 6 novembre 2015, un premier sommet sur l’énergie nucléaire a eu lieu à la maison blanche, qui a annoncé des mesures pour garantir que l’énergie nucléaire reste une composante vibrante de la stratégie des États-Unis sur l’énergie propre :

GAIN

  • Etablissement d’un contact unique au Laboratoire national de l’Idaho pour accéder à l’expertise des différents services de la DOE
  • Publication d’une base de données avec un catalogue de l’infrastructure existante liée à l’énergie nucléaire
  • $2million sous la forme de bons pour les jeunes entreprises pour l’utilisation des services de la DOE
  • Aide pour la navigation du système régulatoire, avec la NRC.
  • Deuxième série d’ateliers au printemps 2016 sur les réacteurs « non-eau légère »
  • Extension du programme de garanties de prêts de $12,5 milliards, aux activités d’attribution de licence

Le sommet, dont les nouvelles ont été relayées par les sites de la SFEN et du MIT Tech Review, a regroupé des acteurs de l’industrie existante et ceux des nouvelles entreprises, comme Leslie Dewan de Transatomic Power qui a parlé du potentiel des réacteurs à sels fondus pour transformer les déchets nucléaires en électricité :

Le cabinet third way a également annoncé l’organisation le 27 janvier 2016 d’un sommet et vitrine sur le nucléaire avancé à Washington.

Avec l’arrivée de la conférence COP21 à Paris, on commence à entendre de plus en plus d’appels pour soutenir l’innovation dans l’énergie nucléaire. Vendredi, Peter Thiel, le financier derrière Facebook et PayPal, a publié dans le New York Times un article avec le titre « Nous avons besoin d’une nouvelle ère atomique ».

Peter Thiel

Peter Thiel a financé Facebook, PayPal, et maintenant Transatomic Power

Demain au Bourget, Bill Gates annoncera la création d’un fonds d’investissement de plusieurs milliards de dollars pour les energies propres.

Bill Gates

Il faut espérer qu’une bonne partie de cet argent sera dédiée au développement et à la commercialisation des réacteurs à sels fondus. Dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce serait un veritable réveil de la Force.

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Les Etats-Unis et la Chine s’associent pour étudier les réacteurs à sels fondus au thorium

Le département de l’énergie des Etats-Unis (DOE) s’est associé avec l’académie des sciences de la Chine (CAS), pour établir un mémorandum d’accord CAS et DOE sur la coopération dans l’énergie nucléaire, selon un article smartplanet de Mark Halper.

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Les noms, les visages et la structure de la collaboration nucléaire entre le département de l’énergie des Etats-Unis et l’académie des sciences de la Chine

 

Il s’agit en particulier de travailler sur les réacteurs à sels fondus au thorium, ce qui laisse suggérer que les Etats-Unis reconnaissent un rôle potentiel pour le thorium en tant que source d’énergie du futur.